Limoges gagne avec la manière !

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La manière, oui... mais laquelle ?! Au-delà de cette victoire intéressante d'un point de vue comptable (avec les défaites de Paris et Dijon, le CSP est seul en tête en attendant Nanterre-Strasbourg et Nancy-Le Mans), les observateurs ne manqueront pas de pointer du doigt l'extrême fragilité de notre équipe, passée si près d'une nouvelle correctionnelle à Beaublanc. Analyse...

Résumé du match

Pour revenir brièvement sur le déroulé de ce match, Limoges a eu toutes les peines du monde à rester au contact des Nordistes malgré un 1er quart-temps conclu sur 2 dunks de Nobel Boungou-Colo, dont on pensait qu'ils lanceraient définitivement le match (15-9).

Mais que nenni ! A l'exception de Nobel, bouillonnant avec ses 8 points consécutifs à cheval sur les deux premiers quarts, le CSP était enclin à une grosse panne offensive. Un engrenage cassé, à l'image de Johan Petro qui enchaînait les mauvais shoots et s'entêtait à vouloir marquer de loin plutôt que de se rapprocher du cercle (0/3 à 3pts (!) et 2/6 de l'autre côté de l'arc) ou de Taurean Casper Green (0/4 au shoot, éval négative...toujours pas de réaction d'orgueil... ça sent les valises prêtes !).

Forcément, quand la réussite fuit, vous connaissez notre fameux Mister Hyde limougeaud : ça commence à douter dans les têtes, ça défend moins fort, le ballon ne tourne plus en attaque, et l'adversaire en profite. A la mi-temps, les locaux rentrent aux vestiaires sur le score de 23 à 30 et sous une bronca de Beaublanc qui vise à faire réagir les joueurs, leur rappeler qu'ils ont des devoirs envers leurs supporters qui se déplacent et paient (15€ la place debout, bim ! c'est ce que nous coûtent vos salaires, les gars...), et leur faire prendre conscience de leur chance d'avoir pu atterrir dans ce club qu'ils n'honorent que quand ça leur chante. Notons les 8 faméliques points marqués lors de ce 2e acte...

Au retour, les arbitres se mettent au diapason des cerclistes avec une prestation LAMENTABLE, sifflant tout, mais absolument tout, à contre-sens pendant plusieurs minutes. De quoi nous rappeler un certain CSP-BCM pas si lointain, officié par un Mateus au sommet de sa carrière.

Puis finalement, parfaitement emmené par notre trio 100% français qui (heureusement !) se démène au milieu d'une bouillie nord-américaine (JoGo, NBC, Moerman), le CSP finit par revenir dans la partie au moment d'entamer le money time, prendre l'avantage et le garder jusqu'au coup de sifflet final (61-54).

Comment le Limoges CSP a-t-il pu gagner ce match ?

Je n'ai pas de réponse.

Nan, mais sérieusement... comment ?

Ah nan mais sérieusement, j'en sais rien les gars !

Comme je l'ai dit plus haut, et ce n'est pas la première fois, nos leaders cette saison sont français.
Jo Gomis a encore amené sa sérénité et son expérience au moment où l'équipe en avait le plus besoin. Très précieux dans la dernière ligne droite, il termine avec un bon 10 d'éval partagé entre 5 points et 5 passes décisives. Au-delà, dans l'intensité défensive, il continue d'être irréprochable.

Adrien Moerman, encore auteur d'un double-double (14pts, 12 rebonds) pour 21 d'évaluation, ne déçoit pas. Malgré une adresse à 3pts toujours suspecte (1/6), il apporte cet état d'esprit de guerrier, cette rage de vaincre. Le début de saison a été compliqué, mais désormais, le travail paye !
On retiendra son ÉNORME rebond offensif qui permet à Limoges de prendre l'avantage juste avant de plier le match.

Enfin, Nobel Boungou-Colo, après plusieurs matchs en demi-teinte, est revenu sur le devant de la scène. C'est simple, si l'on occulte les 2 dernières minutes lâchées par Gravelines, il a marqué presque la moitié des points de son équipe. On ne peut pas parler d'une prestation parfaite, mais avec 25 points et 9 rebonds (dont 5 offensifs), il est le MVP statistique du match (26 d'éval).

Une belle opération au classement

Dans les autres rencontres de ProA, Dijon a été défait par Orléans, Chalon par Le Havre, et Paris par Cholet. En clair, Limoges se rapproche des play-offs et se refait un peu de place sur le canapé des leaders.
C'est un peu miraculeux vu le fond de jeu proposé et l'inconstance des joueurs, mais Limoges est donc seul en tête... En attendant Nanterre-Strasbourg et Nancy-Le Mans (la SIG et le MSB peuvent recoller en cas de victoire).

Et le reste, on en parle ?!

Ah oui, on en parle volontiers ! Je me suis forcé à commencer mon analyse par du positif (c'est mon côté gendre idéal... belle-maman n'aurait pas aimé un article trop invectif !), mais ce qui a sauté aux yeux ce soir, c'est une série de lacunes.

Si Acker s'est rendu compte qu'il aurait du mal à négocier son futur contrat (comprenez « loin du Limousin ») et a haussé un peu son niveau de jeu depuis 3 matchs, ses copains américains ont pris la relève de la mauvaise tête.

Casper Green continue d'être transparent depuis le mois de décembre. Sur une pente largement descendante, il s'est complètement troué ce soir après l'avertissement de son coach dans la presse. Toujours aussi peu investi, sa fin de saison sent plutôt mauvais, d'autant plus avec la leçon que vient de lui donner Gomis.

JR Reynolds paie avant-tout sa maladresse ce soir (1/10 au shoot), mais n'a rien fait de plus pour rester à flot... Un -5 d'évaluation globale qui en dit long...

Pour l'anecdote, nos 4 Américains totalisent 13 points ce soir...
Si Edwards est pardonnable (omniprésent au rebond, il a contribué à cadenasser Lewis qui termine à 1/14 !), les autres devront se remettre en question rapidement vu leur trop faible apport.

Et puis, reste le cas Petro. Très loin de ce qu'il a pu montrer par séquences depuis son arrivée, il a complètement déjoué en attaque, ratant tout ce qu'il a entrepris, des shoots (2/9) aux passes (1m au-dessus des têtes). Un gros morceau de viande qui peut apporter beaucoup, mais qui n'a pas encore la carburation d'un international...
Étonnant par ailleurs que Jean-Marc Dupraz n'ait pas davantage fait confiance à Fréjus Zerbo (auteur de 3 petites minutes seulement) alors que JP était clairement en dehors du coup.

Prochaine étape : Dijon

Lors de la prochaine journée, le CSP se déplacera donc en Bourgogne, « pour l'amour d'la maaaaayoooo... » (oui, on l'a déjà faite, mais elle est tellement bonne !) mais aussi pour accroître son avance et peut-être s'assurer les playoffs... D'ici là ? Au travail ! Il y a encore (beaucoup !) de pain sur la planche...

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