Pas revenus de vacances

Illustration

Quelle déception pour Limoges qui avait la chance de reprendre "en douceur" la ProA Jeep ELITE face à un mal classé qui n'avait objectivement pas grand chose à opposer à un CSP au complet renforcé par Samuels (même un peu court). Au lieu de faire un match de patron, les cerclistes se sont montrés indigne de leur statut sur le podium et ont regardé les champenois leur en coller 15 en toute quiétude. Analyse.

Le match

Ou plutôt le non-match. Limoges a été mené sur quatre quart-temps. Si Hayes avait lancé la machine en début de rencontre, la première série champenoise qui a permis de prendre la tête à l'issue du QT1 ne sera jamais compensée. Les cerclistes nerveux et maladroits multiplient les offrandes... à leurs adversaires. Si la volonté de jouer dessous sur Jaiteh, Conklin puis Samuels au QT2 est plutôt positive en soi, la réalisation laisse pantois. En face Duport joue au basket, chose qu'il n'avait pas daigné faire au CSP et ça finit d'agacer. 29-41 à la pause et un retour aux vestiaires sous quelques sifflets signe que les tribunes sont encore vivantes... car après 20 minutes de bouillasse, à part les éternels groupes de supporters qui chantent quoi qu'il arrive, il faut reconnaître que Beaublanc était médusé de la prestation de ses ouailles.
Le QT3 ne sera pas de meilleure facture, on espérait un savon en règle aux vestiaires et un retour tonitruant histoire de remettre le CCRB à sa place, c'est à dire en fond de classement, mais au lieu de ça Ulmer et les siens ont poursuivi leur festival. Offensivement le CSP bute sur des visiteurs surpris de défendre aussi bien et défensivement, les "oublis" de certains ruinent toute tentative d'organisation défensive. Quitte à ne pas tenir les duels autant essayer de défendre ensemble, mais là les limougeauds semblaient démissionnaires. Au début du QT4 une série a laissé croire à l'exploit : le CSP réalise plusieurs stops et enchaine patiemment panier après panier. On se dit qu'avec cette méthode patiente, Limoges peut remonter son retard alors qu'en face le CCRB enchaîne les erreurs des deux côtés du terrain. Pertes de balles, choix douteux en attaque, oublis défensifs, du CSP dans le texte... mais voilà cela ne pouvait pas durer et après trois flèches longue distance l'écart qui s'était réduit à -7 est revenu dans ses standards du soir à -15... pour finir à 66-81.

Le CSP aime les trolls

La première constatation c'est que notre équipe doit effectivement avoir une affection particulière pour ces basketix du dimanche qui viennent polluer les commentaires des différents sites de basket du haut de leur haute science du "il faut que" et "y'a plus qu'à" longuement étudiée au PMU du coin ou dans les pages de magazines scientifiques. Des prestations lamentables comme cette double défaite incompréhensible face au CCRB donne des billes à ces relous qui démarrent au quart de tour pour mélanger à foison résultats sportifs, ambitions marketing, politique à long-terme et peut-être même âge du capitaine ou température de la bière à la buvette (bien que là on soit tenté de faire confiance à leur expertise).

Comment analyser un peu plus sérieusement cette faute professionnelle ?

En toute honnêteté, aucune excuse ne peut expliquer une telle déroute. Le groupe au complet, enfin renforcé au poste 5 (certes par un Samuels pas au top physiquement mais tout de même valide) et surtout qui a eu des vacances et ensuite un temps de préparation conséquent pour préparer sa reprise de JEEP Elite ne peut se cacher derrière aucun paramètre matériel. Même Vincent COLLET a eu la bonté d'économiser nos joueurs appelés en bleu en ne les utilisant presque pas.

IMAGINONS ALORS DES EXPLICATIONS PLAUSIBLES

La suffisance ? Ici même nous avons pris le CCRB en exemple dans nos dossiers sur la LNB comme modèle de fragilité (arrivé là par wildcard rappelons-le) et peut-être que nos joueurs ont trop regardé le classement de cette équipe et pas ce qu'elle était capable de faire en état de grâce (désolé mais Duport à 15pts 9rbds ce n'était JAMAIS arrivé cette saison et Ulmer qui dépasse les 20pts c'est la seconde fois en 21 matches !).
L' intégration ? Autrement dit, oserions-nous mettre cette défaite sur le dos du pauvre Samardo qui sans avoir été transcendant a quand même produit 9pts 4rbds ? NON, clairement non, ses coéquipiers ne l'ont pas attendu pour creuser le déficit et il n'a pas été pire qu'eux.
La fatigue du BigTrois ? Contrairement à leurs collègues, Axel, William et Mam n'ont pas eu autant de vacances mais au lieu de ça ils ont eu la "chance" d'applaudir l'équipe de France à Strasbourg et à Nancy depuis le banc ou les tribunes. Il se murmure même qu'ils ont eu le droit de participer aux entraînements ! S'ils avaient 15 ans et des étoiles plein les yeux ce serait un rêve éveillé, à leur âge et avec leurs ambitions légitimes, c'est une jolie perte de temps et probablement un belle frustration mais qu'ils ne pourront jamais avouer faute d'être écartés du groupe France. En attendant, comme à chaque défaite, le BigTrois n'a pas été performant, tout juste tiède (exception faite de Jaiteh 13pts 7rbds mais seulement 11 d'éval).
L'apathie ? Avec des stats inquiétantes (% de réussite, 16BP à 9, 72 d'éval cumulée) pas besoin des images de SFR SPORT pour réaliser la mollesse des limougeauds ce samedi soir à Beaublanc. Le problème c'est que si 5000 personnes en manque de basket qui chantent, qui applaudissent et qui payent leur place accessoirement ça ne suffit pas pour motiver alors il faut aller jouer à Monaco, ils auront du silence pour se concentrer et un coach yougo pour leur botter le c*l.
Le coaching Voilà un sujet qui régale les critiques : quand on perd c'est le coach ! Quand on gagne, il n'y est pour rien, ce sont les joueurs qui marquent, mais quand ces derniers trainent les godasses et défendent à deux à l'heure c'est la faute du coach. Comme si Kyle Milling leur avait demandé au vestiaire de bien jouer comme des touristes et comme si ses choix de rotations étaient faits pour briser la dynamique de son groupe plutôt que d'impliquer tous ses joueurs comme il le fait (et est loué) depuis le début de la saison (où rappelons le il n'a perdu que 9 fois, alors que ses joueurs ont triomphé 12 fois en JEEP Elite.
La contagion ? Et oui, le mal semble contagieux : l'ASVEL pourtant sur une bonne dynamique qui perd 76-70 face à... Boulazac ! Pau qui semblait reparti après son changement de coach qui se fait atomiser 61-87 par Levallois qui était irrégulier dernièrement et citons Strasbourg qui a du s'en remettre au talent d'Atkins pour l'emporter in extremis 79-78 face à Bourg.

Rédemption

A force de parler de playoffs, certains ont peut-être oublié qu'il fallait s'y qualifier. Alors certes il n'y a pas péril en la demeure mais avant de se condamner aux exploits, il serait de bon ton de ne pas laisser en route les matches réputés "faciles" comme celui-ci. Malgré le résultat, on ne nous enlèvera pas de l'esprit que le CCRB reste une proie modeste que des moins bien classés n'auront aucun mal à étriller alors que le CSP aura un déplacement riqué en Bresse puis deux occasions de se refaire la cerise avec Cholet et Pau-Lacq-Orthez (avec un affront à laver en prime).

On a aimé/pas aimé

Joker... on était tellement dégoûtés après une trêve internationale aussi longue qu'inutile, que cette défaite aussi fade que les prestations de l'équipe de France nous déprimerait presque. On a essayé de vous "régaler" d'articles de fond sur notre club ou notre sport pour patienter. On ne peut pas dire que cela ait suscité des débats enflammés... par contre un non match, et hop revoilà tous les trolls à bloc ! C'est à se demander si certains lisent quand ça dépasse les 20 lignes... d'ailleurs beaucoup réagissent avant même la publication de l'analyse, pressés de lâcher leur fiel. Signe des temps ? Reflet d'une société ? Lassant vu d'ici...

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