Le CSP tombe Malaga

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Après une première mi-temps aride au possible et où Beaublanc commençait à déprimer, Limoges propulsé par Batista a livré un QT3 de folie pour emmener Malaga au bout de l'effort et du suspense dans une dernière période où l'adresse retrouvée, la hargne décuplée et la zone dégainée ont permis de faire le yoyo jusqu'à la dernière minute. Le courage a fait le reste 67-64 Beaublanc rugit de plaisir ! PUTAIN CA FAIT DU BIEN ! Analyse

QT1 – Parti sans laisser d'adresse

Le CSP entame la rencontre avec son cinq désormais classique : Westermann, Curry, NBC, Moerman et Zerbo. Habitué à vivre sur le talent de Léo et la combativité d'Adrien, Limoges se trouve vite sur la jante tant la défense adverse cible bien le meneur du CSP le forçant à dribbler et l'empêchant de distribuer. Ajoutez à cela des cercles scotchés malgré un mitraillage sévère et vous vous retrouvez à un sévère 8-17 après 10 minutes de débats.

QT2 – Beaublanc gronde… Ce CSP n'est pas digne.

Pas de mystère, le CSP n'a pas été capable de refaire son retard et a même subi muet pendant plus de 3 minutes. C'est Moerman qui a débloqué le compteur mais pendant ce temps là, Golubovic, Vasquez et consorts s'en donnaient à cœur-joie de régularité. Thomas non bloqué au rebond par notre intérieur brésilien alla même poser une claquette dunk monstrueuse sur le nez de la défense limougeaude. Les Kante, Southerland, Thcicamboud et autres Camara n'y changent rien, la furie andalouse souffle sur Beaublanc et le public accompagne même ses ouailles au vestiaire avec une bordée de sifflets désapprobateurs car les joueurs avaient une nouvelle fois une attitude soumise en cette fin de QT2. Toujours est-il qu'à 21-34, la buvette faisait grise-mine.

QT3 – La révolte

Habitués à des retours de vestiaires catastrophiques où un CSP courageux mais un peu en surrégime buvait la tasse, les supporters ne donnaient pas cher de la peau des jaunes et verts accusant déjà 13 unités de retard après deux QT faméliques et un score de poussins. Contre toute attente, Batista fut le fer de lance pour entamer cette nouvelle période. Smith régla ENFIN la mire à 3pts, s'en suivirent des échanges beaucoup plus équilibrés où le CSP prenait en défaut le secteur intérieur espagnol par Batista bien décalés par les attaques à la fois saillantes et patientes des extérieurs. Correctement mis sur orbite et relayé en défense par une zone sur laquelle les malagueños s'empalent à foison et où les "absences" du très offensif Batista sont gommées par la solidarité. Toolson ayant perdu la clé de la caisse à outils, Limoges remonte et Smith fait parler la poudre. Après un 0/11 en première mi-temps la série à 3pts d'enclenche et c'est sur une nouvelle offrande que Batista permet de recoller à 41-41 ! Boungou-Colo rend à Thomas la claquette smashée et soulève Beaublanc qui n'attendait que ce genre d'actions pour sortir de sa torpeur. L'expérimenté Suarez remettait tout de même l'UNICAJA devant 43-46 à l'orée de la dernière période.

QT4 – Du réalisme ENFIN !

Smith et Wess… euh pardon, Boungou-Colo lançaient le QT4 sur les chapeaux de roue avec un Alley-Hoop qui devrait faire le TOP10. Les limougeauds se mirent alors à "contrôler" (oui oui vous lisez bien !) contrôler Malaga, faisant tourner la balle en attaque pour sélectionner des shoots opportuns, retrouvant de l'adresse par les cadres habituels : Moerman hyperactif au rebond et à 3pts, Smith chaud-bouillant au tir et en pénétration, Westermann à la baguette et capable de prendre ses responsabilités. L'autre pion essentiel du dispositif une fois la folie Batista passée fut Plaisted qui apporta la solidité nécessaire au rebond et surtout dans la lutte "invisible" avec les seven-footers adverses. La maladresse (en grande partie provoquée par l'agressivité de la zone cercliste) a fait le reste et Limoges a ENFIN mis les lancers-francs essentiels en fin de rencontre, enfin donné les fautes intelligentes et bien géré les dernières possessions.

COUP DE COACHING OU COUP DE BOL ?

Une chose saute aux yeux dans cette rencontre, au delà du résultat bien sûr, c'est la gestion des rotations. Alors soit tout cela relève d'un habile calcul du coach limougeaud, soit il pourra se targuer à vie d'être sponsorisé par Barilla (Après un titre de champion d'Europe sans jouer et un titre de champion de France avec un effectif "en liberté" vous me direz que ça ne dépareillera pas mais bon…).

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Le constat
L'effectif limougeaud est trop court pour l'Euroleague.
Pas de rotation crédible à la mène, pas d'intérieur dominant et une trop grande dépendance à l'adresse extérieure. Les arrières shooteurs sont souvent cramés en fin de rencontre et manquent de grinta dans le money-time.
Dernier constat : Les cadres limougeauds sur des périodes d'euphorie peuvent rivaliser avec n'importe qui, CSKA et Maccabi ont sué leur petite goutte quand même.

Le remède ?
Depuis quand voit-on Kanté aligné en Euroleague ? D'où Tchicamboud et Camara sont les tauliers de longues minutes alors qu'ils n'ont de toute évidence pas le calibre nécessaire ? Plaisted qui passe pour une fois 15 minutes sur le parquet… Alors soit JM Dupraz a pété un plomb soit il a géré son effectif en prenant un pari sacrément culotté : on joue la montre avec un cinq partiellement en carton et on compte sur une remontée spectaculaire dont on se sait capables pour espérer emmener le match dans les ultimes minutes avec des cadres plus frais capables de faire basculer le résultat. La présence de Zerbo pour "user" les intérieurs adverses en début de rencontre a déjà fait ses preuves alors pourquoi ne pas étendre cette technique plus largement à l'effectif quasi-complet ?

Si on se revisionne le match avec ça en tête, l'utilisation de la zone avec Batista sur le terrain devient une évidence. On comble ses errances défensives mais on utilise ses mains en attaque. On laisse Curry et Tchicamboud épuiser les défenseurs andaloux puis on dégaine un Léo frais pour briller. On fait courir les verts après Kanté... et Smith vient les crucifier un peu plus tard.

D'un coup la tactique prend corps. Si on n'en prend pas 30 (c'est le risque !) alors on a le droit de rêver ! Et c'est vrai qu'un Nobel qui a encore les cannes au 4e QT, qui monte au dunk et qui met ses LF ça change carrément à comparer de l'ailier carbonisé du QT4 contre Moscou qui vendange deux ballons cruciaux et rate des LF. Encore une fois, Ce n'est pas la recette du TOP16 que vient peut-être de trouver coach Dupraz, mais peut-être bien LA formule de la sérénité en ProA et qui sait une raison d'espérer sérieusement en Eurocup ?

LA SUITE...

En tout cas, ne boudons pas notre plaisir car elle était loin d'être immatriculée 87 cette rencontre et si en plus elle relève d'un coup de coaching alors c'est un coup de maître. Si c'est un coup de bol… on prend quand même ! Prochaine étape : Chalon et JD Choulet (qui a fermé son twitter la semaine dernière… quelle déception !). Mais sur le plan Euroleague, un dernier bonbon à Beaublanc : Berlin à qui on pourra peut-être essayer de faire le même coup ?!

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